B.D’été #5 :Magie blanche
Ménopause : le dernier tabou.
Une BD organique, joyeuse et puissante
Bande dessinée signée Marie Pavlenko (au scénario) et Joséphine Onteniente (à l’illustration), publiée chez Bayard Graphic.
Une lecture rare : bouleversante, drôle, nécessaire.
Avec humour, liberté et une belle dose d’autodérision, ce roman graphique ne cherche pas à lisser les récits ou à rassurer. Il dit ce qu’on tait souvent : bouffées de chaleur, sécheresse intime, insomnies, sueurs…
Une ode à la diversité et à l’incarnation
Ce qui frappe dès les premières pages, ce sont les corps. Des femmes de plus de 50 ans, dessinées sans filtre, avec leurs plis, leurs poils, leurs rides, leurs ventres. C’est cru. C’est vrai. Et ça fait du bien.
On entre même dans le vagin, littéralement (pages 23/27 et 43/44), on parle de libido, de sueurs, de fatigue, de cheveux blancs, de silence aussi. Ce silence autour de la mén0pause qu’on brise enfin.
La BD représente des femmes diverses, aux origines, parcours et corpulences variés. Pas pour cocher une case, mais pour donner à voir ce qu’on ne montre jamais dans les récits trop lisses.
Une parole collective pour celles qui vivent sans mots
Cette bande dessinée, c’est aussi le reflet d’une réalité partagée par des millions de femmes. En tant que thérapeute, je reçoit des patientes perdues, en recherche de compréhension et de repères. La mén0pause, la périmén0pause… et parfois même, chez les hommes, l’andropause, évoquée du bout des lèvres.
Cette BD dit à voix haute ce que tant vivent en silence, avec franchise, respect, et un ton profondément libérateur.
Une lecture salutaire et nécessaire
« Moi, je veux être une sorcière », c’est un cri joyeux, un appel à reprendre le pouvoir sur son corps, sa voix, sa place. Pas de leçon, pas de solution magique. Juste une représentation sensible, vraie, et drôle, de ce passage de vie.
« Moi, je veux être une sorcière. »
Pas pour jeter des sorts, mais pour réenchanter un moment souvent étouffé par la peur, l’isolement, l’incompréhension.
Et les hommes dans tout ça ?
L’andropause, grande absente des récits visuels ?
Sans doute. Mais la porte est ouverte. Une BD qui aborde cette autre transformation hormonale méconnue et taboue.
Illustrateurs, illustratrices, auteurs : l’appel est lancé.
Il y a là un chantier culturel urgent et passionnant.
Les autrices
Marie Pavlenko est une romancière reconnue, notamment dans la littérature jeunesse. On lui doit des romans forts comme Je suis ton soleil ou Un si petit oiseau, où se mêlent engagement, émotion et humour. Dans cette BD, elle prête sa plume à une parole collective, sincère et audacieuse.
Joséphine Onteniente est illustratrice et dessinatrice. Son trait vif et expressif donne chair aux émotions, aux corps, aux tabous. Elle réussit ici une prouesse : dessiner sans fard, sans cliché, avec poésie et force.
Questions fréquentes sur la mén0pause
À quel âge commence la mén0pause ?
Généralement entre 45 et 55 ans, avec une moyenne autour de 51 ans. Elle est officiellement diagnostiquée après 12 mois consécutifs sans règles.
Quels sont les symptômes les plus fréquents ?
Bouffées de chaleur
Troubles du sommeil
Sécheresse vaginale
Irritabilité, anxiété
Prise de poids
Baisse de libido
Que peut-on faire pour mieux la vivre ?
Un suivi médical adapté
Une alimentation équilibrée et une activité physique régulière
Parfois un traitement hormonal substitutif, si indiqué
Des ressources accessibles : livres, podcasts, BD, groupes de parole
Conclusion
« Moi, je veux être une sorcière », c’est plus qu’une BD. C’est un manifeste graphique, un outil de libération, un coup de projecteur sur un sujet encore trop silencieux. À mettre entre toutes les mains.
Un exemplaire de cette bande dessinée est à gagner sur Instagram @norahlounas
