Fidélité

La fidélité : une évidence ou une construction sociale ?

Mariée depuis 20 ans, j’aime mon mari mais j’ai envie de vivre d’autres expériences sexuelles sans lui. Je ne veux pas le tromper, je suis perdue.

Parler de couple libre, c’est faire surgir beaucoup de questions. Est-ce qu’un couple libre est un couple infidèle ? Est-ce qu’un couple exclusif est un couple qui s’aime mieux ?

Quelques définitions pour commencer :

  • Un couple exclusif choisit de réserver l’amour et la sexualité à son/sa partenaire.

  • Un couple libre choisit ensemble de ne pas faire de l’exclusivité sexuelle une condition de fidélité affective.

Les formes varient : libertinage, relations parallèles, polyamour… toujours avec accord. Mais parfois, cet accord n’existe pas ou plus.

Rester dans un couple exclusif ou s’ouvrir à d’autres relations n’est pas une simple affaire de morale ou de loi. C’est une question d’équilibre intérieur.

  • Est-ce que je me sens vivant·e dans cette relation ?

  • Est-ce que j’ai encore de l’espace pour moi, pour mes désirs ?

  • Est-ce que j’ai envie de partager cela avec l’autre ?

On croit que la fidélité est naturelle. Or, l’attirance pour une autre personne arrive à (presque) tout le monde. Ce qui fait la différence, c’est ce que cela active : un désir, une frustration, une envie de fuite, ou au contraire un attachement profond.

Le passage à l’acte peut devenir le signal d’un déséquilibre, ou au contraire celui d’un changement. Aucun thérapeute ne peut décider à votre place. Ce qui compte, c’est de clarifier là où vous en êtes.

Un détour historique : la fidélité et le couple exclusif

La fidélité, telle qu’on la comprend aujourd’hui, est loin d’être une règle universelle ou intemporelle.

  • Dans l’Antiquité, de nombreuses sociétés pratiquaient des formes variées de relations. À Athènes ou à Rome, le mariage servait surtout à organiser la transmission du patrimoine et de la filiation. L’exclusivité sexuelle n’était pas forcément exigée des hommes, mais bien davantage des femmes, pour garantir la « légitimité » des enfants.

  • Au Moyen Âge en Europe, le christianisme a profondément transformé la vision du couple. Le mariage devient un sacrement, et la fidélité conjugale une obligation morale et religieuse, pour l’homme comme pour la femme. L’exclusivité est liée à une vision sacrée du lien conjugal.

  • À l’époque moderne et contemporaine, l’idéal romantique prend de plus en plus de place. Le mariage d’amour remplace progressivement le mariage arrangé, et la fidélité devient une preuve de sincérité, de respect et d’authenticité.

Aujourd’hui, dans les sociétés occidentales, le couple exclusif reste la norme majoritaire, mais les débats autour du couple libre, du polyamour ou de l’infidélité montrent que cette norme est en réalité une construction historique et culturelle, et non une « évidence naturelle ».

Et vous ?

Dans quelle forme de relation trouvez vous votre équilibre ?
Qu’est-ce qui, pour vous, crée un déséquilibre ?

Parfois, ce sont précisément ces zones de déséquilibre qui deviennent les leviers d’un changement.

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