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Mieux prendre en charge les victimes d’agressions sexuelles : retour d’expérience aux HUG

Il y a un peu moins d’un mois, j’ai eu l’opportunité d’assister à une conférence scientifique organisée aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), consacrée à un sujet aussi essentiel que sensible : Améliorer la prise en charge des victimes d’agressions sexuelles.

Une thématique complexe, portée par des équipes passionnées et engagées, qui œuvrent chaque jour à faire mieux, à faire plus. J’en suis ressortie marquée par la rigueur, l’humanité et la volonté constante d’évolution qui émanent de cette prise en charge multidisciplinaire.

Les HUG : un centre de référence

Pour celles et ceux qui ne les connaissent pas encore, les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) constituent le plus grand centre hospitalier universitaire de Suisse romande. Ils jouent un rôle central en matière de soins, de formation et de recherche. Et depuis plusieurs années, ils sont à la pointe dans la prise en charge des victimes de violences sexuelles, grâce à une équipe pluridisciplinaire regroupant médecins légistes, gynécologues, psychologues, assistants sociaux, infirmiers et juristes. Le dispositif mis en place permet une prise en charge urgente, confidentielle et sans dépôt de plainte obligatoire, afin de préserver les droits et la santé des victimes à court, moyen et long terme.

Pour en savoir plus ou pour orienter quelqu’un dans le besoin, je vous invite à découvrir leur campagne de sensibilisation : 👉 agression-sexuelle-urgence.ch

Ce que j’ai retenu de cette conférence

Plusieurs intervenant·e·s ont partagé les résultats d’une recherche menée sur le terrain, avec un objectif commun : mieux comprendre pour mieux agir. Certaines données m’ont particulièrement interpellée :

  • Les agressions sexuelles sont plus fréquemment constatées le week-end, avec une prédominance des faits au domicile.

  • Dans la majorité des cas, la victime connaît son agresseur. Et, souvent, l’inverse est également vrai.

  • 90 % des personnes examinées présentaient des lésions physiques. Et un nombre tout aussi préoccupant, des violences psychologiques.

  • Pour 10 % des victimes, l’agression correspondait à leur première pénétration vaginale.

  • L’amnésie, partielle ou totale, est une manifestation fréquente.

  • Beaucoup de victimes se lavent après l’agression ou lavent leurs vêtements – mais cela ne doit pas être un frein à la prise en charge. Même lavé·e, même avec des vêtements propres, il est toujours possible et utile de se rendre aux HUG.

  • Un détail important : les vêtements doivent être conservés dans un sac en papier, et non en plastique, afin de préserver d’éventuelles traces.

Ce qui m’a bouleversée

Au-delà des chiffres, c’est la qualité de la collaboration entre les disciplines qui m’a profondément marquée : médecine légale, gynécologie, psychologie, droit… toutes unies autour d’un objectif : accompagner les victimes avec respect, bienveillance et précision.

Mais il y a un point qui a résonné particulièrement fort en moi : la quasi-absence des hommes dans ces dispositifs de prise en charge. Très peu d’entre eux franchissent la porte du HUG après une agression sexuelle.

Et pourtant, je les entends en consultation. Leurs récits existent. Leur souffrance aussi.
Alors pourquoi ce silence ? Pourquoi cette invisibilité ?
Une question qui mérite à elle seule un autre article, un autre espace de réflexion, un autre engagement.

Parce qu’il ne s’agit pas seulement de soigner les corps, mais aussi d’accueillir les silences, d’écouter les non-dits, et de faire place à toutes les victimes, sans distinction.

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