Les mariages de Saint-Antoine : une tradition lisboète entre amour et folklore
Je dois vous faire un petit aveu. Ces deux dernières semaines, j’étais… en vacances. Eh oui, même les plus sérieuses prennent parfois le large. Mais, prévoyante comme je suis, j’avais préparé mes sujets en avance.
Alors aujourd’hui, pour une fois, ce n’est pas une question posée qui m’a inspirée. C’est une envie de vous emmener avec moi, de vous faire voyager un peu. Parce que c’est aussi ça, partager des bouts de monde, de culture, d’étonnement et d’émotion.
En avril dernier, je suis partie découvrir Lisbonne. Une ville magnifique, colorée, vivante, pleine de charme et de surprises. Et parmi les anecdotes que j’ai glanées au fil des ruelles pavées, il y en a une qui m’a particulièrement touchée : les Casamentos de Santo António, ou les mariages de Saint-Antoine.
Une tradition pas comme les autres
Chaque année, le 12 juin, Lisbonne célèbre son saint patron : Saint Antoine de Padoue, aussi considéré comme le protecteur des amoureux. Et pour lui rendre hommage, la ville organise… une cérémonie de mariages collectifs.
Oui, vous avez bien lu. Une vraie cérémonie, avec robes, alliances, réception et même nuit de noces. Et le plus fou ? Tout est pris en charge par la municipalité.
Seize couples sont sélectionnés chaque année pour vivre ce moment unique. Les mariages civils ont lieu à la mairie, et les mariages religieux à la majestueuse cathédrale de Lisbonne, la célèbre Sé.
Une tradition populaire et solidaire
L’idée a vu le jour en 1958, grâce au journal Diário Popular. À l’époque, le but était de permettre à des couples aux revenus modestes de se marier dignement. La tradition a été interrompue en 1974, mais elle a été relancée en 1997 par la mairie, et depuis, elle fait partie intégrante des Festas dos Santos Populares, les grandes fêtes populaires de juin à Lisbonne. Une période durant laquelle la ville tout entière s’illumine, chante, danse et célèbre.
Et moi, je trouve ça beau. Et un peu fou, dans le bon sens du terme. J’aime ces traditions qui allient romantisme, entraide et patrimoine culturel.
Et aujourd’hui ?
Avant de vous en parler, j’ai bien sûr vérifié qu’il n’y avait pas de polémique cachée derrière cette jolie coutume. Rien de tel : même si elle a des racines religieuses, elle est aujourd’hui perçue comme une célébration culturelle, populaire et solidaire.
D’ailleurs, petit point culture G : en 2020, en pleine pandémie, les couples sélectionnés cette année-là ont vu leur cérémonie reportée à 2021. Une preuve que l’amour peut bien attendre… quand il est célébré dans une si belle tradition.
Vous voulez candidater ?
Il faut que l’un des deux futurs époux réside à Lisbonne, que les deux soient légalement aptes à se marier, qu’ils acceptent de s’engager médiatiquement (eh oui, ces mariages sont très suivis par la presse !) et qu’ils motivent leur candidature. Un petit casting de l’amour, en somme.
Moi, je repars de Lisbonne avec des azulejos dans les yeux, des pasteis de nata dans le cœur… et cette histoire dans la tête. Vous connaissiez cette tradition ? Est-ce que vous pourriez vous marier dans le cadre d’une cérémonie collective, vous ?
