Le consentement sexuel, une notion nuancée et essentielle
Depuis le mouvement #MeToo, le consentement sexuel est au cœur des débats. Pourtant, malgré une prise de conscience collective, de nombreuses confusions persistent.
Le consentement est souvent réduit à une idée simple – un “oui” ou un “non” –, alors qu’en réalité, il s’agit d’un processus complexe, ancré dans des dimensions psychologiques, sociales, juridiques et émotionnelles.
Dans cet article, nous allons explorer le consentement sexuel sous toutes ses nuances : comprendre pourquoi l’absence de refus explicite ne signifie pas accord, découvrir sa définition juridique et ses critères essentiels, et apprendre à construire une culture du respect et de la communication.
Une histoire vraie pour comprendre la complexité du consentement
Pour saisir toute la gravité de la question, prenons un exemple issu d’une consultation. Un homme raconte un épisode survenu à ses 17 ans : après avoir soudoyé un réceptionniste, il est entré dans la chambre d’une adolescente étrangère et a eu une relation sexuelle avec elle.
Selon lui, il ne s’agissait pas d’un viol, car la jeune fille n’avait ni crié ni résisté. Pourtant, cette absence de réaction est précisément l’un des signes de sidération : un état de choc qui paralyse la victime et l’empêche de se défendre.
Le fait qu’elle n’ait pas porté plainte ou qu’elle ait repris une activité “normale” par la suite ne change rien : son silence, sa peur et son immobilité révèlent l’absence totale de consentement.
Cet exemple illustre une réalité encore mal comprise : ne pas dire non ne veut pas dire oui.
Pour approfondir ce cas concret et découvrir une analyse détaillée des différentes dimensions du consentement, je vous invite à écouter l’épisode complet du podcast :
« Le consentement nuancé ».
Définition du consentement sexuel
En termes simples, le consentement sexuel est le fait de donner librement, clairement et explicitement son accord à une interaction sexuelle.
Le Code pénal rappelle que « le consentement doit être libre et éclairé ». Autrement dit, il ne peut exister s’il y a contrainte, menace, surprise ou abus d’autorité. Cette définition légale met en lumière un point essentiel : le consentement n’est pas une simple formalité, c’est une condition fondamentale du respect de l’autre.
Pour être valide, le consentement doit répondre à plusieurs critères :
- Libre : sans contrainte, chantage ou manipulation.
- Éclairé : donné en ayant conscience de la situation.
- Explicite : exprimé clairement par des mots ou des gestes sans ambiguïté.
- Réversible : il peut être retiré à tout moment.
- Apte : formulé par une personne en âge et en capacité de le donner.
Comment définir le consentement ?
C’est un accord libre, explicite et réversible entre deux personnes.
Quelle est la règle du consentement ?
L’absence de “oui” explicite équivaut à une absence de consentement.
Est-ce que le consentement est un droit ?
Oui, c’est un droit fondamental lié à l’intégrité sexuelle et à la dignité humaine.
Les dimensions du consentement : au-delà du “oui/non”
Le consentement sexuel ne se résume pas à une réponse binaire. Il comprend plusieurs dimensions essentielles :
- Le consentement explicite : pouvoir demander, donner, refuser ou retirer son accord sans ambiguïté.
- Le plein gré : aucune pression, menace, promesse ou manipulation ne doit interférer.
- L’égalité : le consentement est impossible si une personne abuse de sa force, de son autorité ou d’une situation de dépendance.
- Le niveau de développement et de fonctionnement : une personne doit être psychologiquement et émotionnellement capable de comprendre et d’assumer ce qu’elle accepte.
- L’impact et le respect de soi : un acte consenti ne devrait pas laisser de séquelles négatives ni de sentiment de dévalorisation.
Les signaux trompeurs : pourquoi “ne pas dire non” ≠ consentement
De nombreuses situations sont encore mal comprises :
- La sidération : une paralysie psychologique qui empêche toute réaction.
- Le non-verbal : silence, immobilité, peur, crispation.
- Les pressions sociales : crainte de ne pas être cru, peur d’aggraver une situation, honte ou culpabilité.
→ Ces signaux ne sont jamais synonymes d’un accord.
Synonymes et nuances du mot consentement
On peut trouver plusieurs synonymes : accord, assentiment, approbation, permission.
Mais aucun ne recouvre exactement la même réalité. Le mot “consentement” est unique dans sa portée, car il englobe à la fois la dimension sexuelle, relationnelle et juridique.
Comment favoriser une culture du consentement ?
Construire une société respectueuse du consentement nécessite une démarche collective :
- Éducation sexuelle dès le plus jeune âge : apprendre à dire et entendre “oui” ou “non”.
- Valoriser la communication explicite : demander, vérifier, respecter.
- Encourager le respect mutuel : chaque partenaire doit être entendu et reconnu.
- Lutter contre les mythes : “elle n’a pas dit non, donc c’est oui” → totalement faux.
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Conclusion : Le consentement, pilier d’une sexualité respectueuse
Le consentement n’est pas qu’un simple “oui”. C’est un processus complexe, qui demande communication, respect et égalité. Comprendre ses nuances, c’est protéger la dignité et l’intégrité de chacun.
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